
Les femmes ont toujours tendance à se trouver des kilos de trop. D’ailleurs, Messieurs, si votre épouse, conjointe, petite amie vous demande si vous ne trouvez pas qu’elle a grossi, votre réponse doit systématiquement et immédiatement être «
bien sûr que non, mille fois non » prononcé d’une voix forte, énergique et pleine d’assurance, si vous souhaitez continuer à regarder votre match à la télé tranquille… La réponse «
peut être un peu« , certes plus franche, vous conduira vers un après-midi de reproches, qui pourra occasionnellement se poursuivre le soir et le week end (cela dépend en fait de la composante « temps de réponse »)…
Les hommes en revanche, eux, ne voient jamais leurs bourrelets disgracieux et ont tendance à amincir leur silhouette dans leur représentation mentale. Ils auto-entretiennent leurs propres illusions.
Et c’est là que, peut être, ils déclinent ce principe à d’autres pans de leur vie. Bien meilleurs qu’ils ne le sont en réalité au travail, et bien meilleurs qu’ils ne le sont en réalité dans leur pratique sportive.
Cela conduit à différents profils d’élèves que l’on peut parfois rencontrer :
– les «
professeurs » : les élèves débutants qui préfèrent expliquer aux autres comment faire plutôt que de travailler eux mêmes;

Ils prennent plaisir à « enseigner » et à montrer ce qu’il faut faire. En combat par exemple, quand le « professeur » s’en prend une plein pif, il préfère arrêter le combat afin d’expliquer pourquoi le coup qu’il a pris n’était pas bien exécuté, et comment il aurait fallu faire.
– les « Jessètou » : c’est une déclinaison du « professeur » en plus pervers. Lui passe son temps à remettre en cause les éléments d’explication du moniteur. Il pose des questions retors comme par exemple : « oui, mais et si sur un étranglement l’agresseur ne m’étrangle pas ? », ou encore « et si j’ai vu que l’agresseur semble avoir un doute dans son regard, est-ce qu’il ne vaut mieux pas essayer d’atteindre une corde sensible en jouant de psychologie ? »… Bref le Jessaitou ne survit que jusqu’au jour où le moniteur (ou un autre élève) finit par le remettre en place. Attention, un Jessetou peut aussi se doubler d’un « professeur »…
– les « Sechidsu » (qui sont généralement très rugueux en combats souples et assez pâles le jour du combat dur); le Sechidsu passe sont temps à râler en prétextant que vous n’êtes pas souple en combat pendant que, lui, vous avoine gaiement. Ce qui laisse place parfois au dialogue suivant entre le Sechidsu et son partenaire :
Sechidsu : « Souple ! le prof a dit souple. T’es dur là !
– Mais non ! c’est toi qu’est dur?
– non ! Moi je suis pas dur ! J’suis souple ! Si t’es pas souple j’vais être dur alors !
– mais t’es déjà dur !!!!!
– mais non ! J’suis à des années lumières du dur ! »
L’aspect pervers du Sechidsu, c’est qu’il colporte la rumeur dans les vestiaires quand le partenaire n’y est pas : « qu’est-ce qu’il est dur lui en combat ! Il arrive pas à être souple ! ».
Bref… Tout se paye un jour… Le jour du combat dur justement… Soit le Sechidsu est parti avant car plus personne ne voulait plus travailler avec lui. Soit il a tenu et arrive le jour du combat dur. Généralement ça commence ainsi :
« euh… J’ai assez mal à la cheville. Je vais essayer de le faire ce combat mais je suis quand même assez diminué. On est obligé de le faire, n’est-ce pas ?… oui… c’est bien ce qu’il me semblait… J’espère que mon poignet va tenir… Ma cheville ? Ah oui… Mais je me suis aussi foulé le poignet… Bon ! Allez… Si faut y aller… ».
Généralement le Sechidsu subit un peu le combat dur car il n’est pas habitué à ce que les partenaires répliquent avec intensité. Il est à noter que le Sechidsu disparaît généralement après le combat dur. non pas qu’il s’en aille, mais son attitude de Sechidsu ne s’exprimera plus ensuite…
– les « Essaitou » : rien n’est jamais d’un niveau suffisamment élevé et on veut être absolument certain d’aller dans le bon club. C’est l’archétype du professionnel des cours d’essais. Ah ça ! il les connait tous, il les a tous faits… et, finalement, il ne s’est inscrit nulle part, parce que le temps de faire tout ça, on arrive au mois d’avril, puis avec les ponts de mai, ça ne sert à rien de s’inscrire maintenant, on attendra septembre. Mais on ré-essaiera quand même avant pour être plus sûr…
– les « frustrés » : c’est aussi cette même vision faussée qu’ont les hommes sur eux-mêmes qui peut provoquer un sentiment d’échec lorsqu’un grade n’est pas obtenu. Le frustré, s’appuyant sur la théorie du complot, va essayer un autre club, puis une autre fédération, puis un autre sport… Cela se reproduira sans cesse jusqu’à ce qu’il trouve son gourou qui alimentera ses illusions.
– Ah ! J’allais oublier les « Vienjamai » : ceux qui sont toujours absents, mais qui râlent dès que vous annoncez le report d’un cours, ou qui, comme par hasard, vont toujours vouloir venir pendant une période de vacances, quand il n’y a pas cours… Au passage de grade, fréquemment un Vienjamai peut facilement se transformer en frustré.
– Et enfin, ceux qui cumulent ! Le Professeur Jessètou Sechidsu Essaitou frustré Vienjamai… Spécimen plus rare, mais parfois, on peut tomber sur des perles… Pour cela il faut bien entendu avoir de gros clubs avec beaucoup d’adhérents ! On accroît les probabilités.
Bien sûr, il y a la grande majorité des élèves qui sont à la fois humbles, respectueux et travailleurs. Les caricatures décrites plus haut sont anecdotiques, mais, que vous soyez élève ou moniteur, vous les rencontrerez bien un jour !
Pour les profs ça n’existe pas. D’ailleurs, à titre d’exemple, sur la photo ci-dessous, vous me voyez comme à gauche, mais vos yeux d’élèves padawans n’ont pas encore atteint leur maturité physiologique et sont encore masqués par la brume du mensonge et de l’illusion. Ce qui, de fait, ne leur permet pas de distinguer mon vrai profil à droite…
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