Une très bonne présentation complète du sujet faite par Krav Maga Lyon et son représentant Steve Schmitt (5ème darga, Président de la FEKM)
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Be aware… Un concept issu de la réflexion d’un Jean-Claude van Damme un peu poudré qui a fait beaucoup rire mais qui a le mérite de décrire un état prédisposant à une meilleure application de la self défense. La série Friends reprend ce concept sous le nom d’Unagi (qui est en réalité un sushi). La série Kaamelot reprend le concept également.
Mais la définition de « total state of awareness » (état total de conscience) est assez intéressante car elle peut nous guider en pré-agression.
Bref, ajoutant à la longue liste des choses à faire en cas d’agression, voici quelques principes qui pourraient être retenus :
1/ Marcher avec assurance en connaissant son chemin; savoir où l’on va et avancer d’un pas décidé peut aider – mais ce n’est pas systématique – à dissuader un prédateur ou un agresseur. Celui-ci mesure (inconsciemment peut être) systématiquement la rapport Ge/Do (Ge = gain estimé; Do = difficulté d’obtention). L’assurance augmente l’impression de difficulté que l’on dégage. Plus la difficulté d’obtention est forte, meilleur est la probabilité que le choix de l’agresseur se porte sur une autre victime. Encore faut-il pouvoir avoir de l’assurance. Les sports de combats et arts martiaux y contribuent.
2/ Lorsque l’on se promène ou que l’on doit rentrer tard seul(e), mieux vaut informer un proche au préalable : celui-ci pourra toujours donner l’alerte plus rapidement.
3/ Respecter un principe militaire : FOMBEC : Formes, Ombres, Mouvements, Bruits, Eclats, Couleurs. Cela était utilisé à l’armée comme check-list à suivre pour se camoufler : on peut très bien inverser le concept et utiliser cet acronyme comme check list lorsque l’on se promène seul : déceler les formes, les ombres, les mouvements les bruits, les éclats ou scintillements ou sources de lumière, et les couleurs. Un simple test : lorsque vous marchez seul(e) la nuit, repérez votre ombre sur le sol : elle vous devance régulièrement. Si un danger devait venir de l’arrière, vous verriez l’ombre de l’agresseur avant qu’il ne fonde sur vous. Regardez aussi les vitres des voitures, des utilitaires ou des camionnettes, des commerces… Cela vous permet d’observer discrètement une personne qui viendrait à vous suivre. Cela évite également de vous retourner sans cesse, ce qui peut indiquer une peur et donc un manque d’assurance.
4/ Une idée répandue affirme qu’il vaut mieux crier « au feu ! » que « au secours ! » qui permettrait des interventions plus rapides. Je n’en suis pas convaincu, mais je pense par contre que crier empêche l’agresseur de s’éterniser trop sur les lieux (sauf s’il est drogué ou très alcoolisé et donc avec une capacité de réflexion bien amoindrie).
5/Les smartphones vous permettent non seulement de télécharger des alarmes faciles à déclencher (j’ai même lu me semble-t-il qu’il existe des applis anti-agression, mais je n’en ai pas trouvé). Au cas où vous soupçonneriez une agression, il sera toujours également utile de déclencher la video ou le dictaphone de votre smartphone : cela pourra aider une enquête ultérieure ou plaider votre cause au cas où vous auriez fait usage des mouvements appris en Krav Maga par exemple…
6/ Evitez la paranoïa : les agressions de personnes sont fréquentes et en hausse, mais il n’y a pas 65 millions d’agressions par an en France. Environ 500 000 violences aux personnes en France. C’est un rapport de 0.80% sur la population. On n’est pas au Vénézuela ou au Mexique. Il faut juste ne pas être insouciant ou inconscient.
Ainsi que je le mentionnais en préambule, il existe des dizaines d’autres choses à faire qui sont relayées dans les blogs de self défense : éviter de mettre en évidence les objets de valeur, éviter les tenues qui vous empêchent de vous échapper facilement, éviter d’être seul(e)… Mais bon, il faut continuer à vivre quand même et après tout, les talons hauts ou chaussures de ville qui écrasent les pieds font plus mal que des chaussures de sport. Restons simples, pragmatiques et efficaces.
Les stages d’instructeurs de Krav Maga se multiplient. A Rennes, cette saison, ce ne sont pas moins de 2 stages de ce type qui sont proposés. Même si sur le papier on indique des pré-requis, ne nous leurrons pas : il suffit d’avoir fait du judo à 6 ans pour être accepté (le chèque est plus fort que le pré-requis !). Enfin, 1000€ pour une semaine !!! Tout cela pour ressortir avec un niveau qui ne permettrait pas de passer la ceinture jaune chez nous, c’est bien cher payé ! A la FEKM, pour être instructeur de Krav, il faut être au moins ceinture noire (minimum 5 ans de pratique et de pratique régulière) et avoir passé un examen fédéral. Le coût global de la formation n’excède pas 500€ sur les 5 ans. Proposer des stages à la va-vite avec des experts internationaux de leur quartier n’a qu’un but : dégager du cash au détriment des plus crédules, qui ont peu d’amour propre, et qui ont si peu d’estime d’eux-mêmes qu’ils ont besoin de ce type de « diplômes » pour exister. Ce type de stages fait immédiatement penser à la fable de La Fontaine : « Tout flatteur vit aux dépens de celui qui l’écoute ». C’est le travail seul qui permet d’atteindre un niveau technique satisfaisant, permettant ensuite d’envisager l’enseignement. Le chèque ne peut permettre que d’acheter un diplôme auprès de personnes ou de « fédérations », qui demanderont une rémunération les années ultérieures pour que ce diplôme reste valable… Il suffit, pour s’en convaincre, de vérifier auprès des fédérations dont certains se font forts d’être instructeur pour constater qu’ils n’y sont pas ou plus référencés… La problématique du diplôme acheté, c’est que l’on vous demande de le payer en permanence… Faute de quoi, on vous dénigre. La facilité a aussi un revers de médaille…
Pour beaucoup, Janvier représente le mois des premiers passages de grades (pour ceux qui ont débuté en septembre, et qui le souhaitent, du moins à la FEKM où ce n’est pas obligatoire).
Alors, oui, dans la vaste jungle bordélique et l’embrouillamini de ce que l’on trouve sous le nom de Krav Maga, vous avez tous les styles :
– ceux qui passent des grades (FEKM, IKMA, IKMF, KMWW, KMSA) parce que le fondateur avait créé volontairement un système de grade où les grades ne sont pas donnés;
– ceux qui passent des grades où les grades sont des récompenses comprises dans la cotisation;
– ceux qui ne passent pas de grades en soutenant que la réalité ne fait pas la différence entre les grades (ce qui se défend.. La sélection peut par contre se faire entre celui qui a appris et celui qui croit avoir appris), ou parce qu’ils ont soit disant adapté de manière « contemporaine » leur enseignement. Et surtout pour ne pas perdre d’élèves.
Maintenant que ce postulat – tout à fait subjectif j’en conviens – est posé, à quoi servent les grades ?
D’abord dans un cours (ou lors des stages), quand nous recevons des élèves d’autres clubs, cela peut permettre rapidement visuellement au prof de savoir à qui on s’adresse et de savoir quels sont censés être les acquis techniques des uns et des autres et de savoir sur quels points il doit insister.
Ensuite les grades valident des étapes.
Jaune – orange : les bases des bases des bases… qui serviront pendant tout l’apprentissage et dans toute sa pratique personnelle. Etat d’esprit.
Verte : ajout de techniques de base. Travail des enchaînements et de la fluidité. Combat dur.
Bleue : Projection et armes bâton/couteau
Marron : positionnement dynamique du corps dans l’espace. Armes à feu
Noire : synthèse des techniques, fluidité – Principe du 2 contre 1.
Et comme la noire (1er darga) constitue en fait la « ceinture blanche des élèves les plus gradés », on recommence alors tout depuis le début mais en essayant d’être sur un niveau technique encore plus élevé, en gommant les défauts qui subsistent et en recherchant une efficacité accrue. Plus le niveau est élevé, plus il demande de travail car il est finalement assez facile de retomber rapidement et de perdre sa technique. Plus on travaille, plus les mouvements s’ancrent en réflexes.
Selon moi, et encore ici, c’est subjectif, les ceintures les plus importantes sont la jaune et la orange. Tous mes camarades profs de la FEKM ne seront pas forcément d’accord avec moi.
Celle où l’on peut commencer à estimer être capable de se défendre en cas d’agression réelle est la bleue. La bleue est également celle, toujours selon moi, où quelqu’un qui a pratiqué d’autres sports de combat auparavant, va récupérer son avantage en combat car il va désormais être en mesure d’intégrer une palette technique plus large avec des principes de Krav Maga. On distingue ainsi les pratiquants « krav » et « purs krav » (ce qui n’ont fait que du krav). C’est une des raisons pour lesquelles l’intérêt pour d’autres disciplines peut être développé au fur et à mesure que l’on avance dans son parcours, afin d’accroître son éventail technique en combat.
Les ceintures les plus difficiles sont la bleue et la marron.
Les grades de noire sont question d’implication et de travail : les techniques sont acquises mais elles ne sont pas effectuées sans défauts qu’il convient de gommer. Elles sont donc également difficiles à obtenir. Mais si les bases sont là, il ne s’agit que de travail. Beaucoup de travail certes. Mais peut être moins qu’au niveau de la bleue et marron où l’on exige un certain niveau technique conjugué à un programme long incluant des techniques totalement différentes.
Il en ressort que si la méthode d’apprentissage et les structures de cours ont été faits de la sorte, c’est qu’il y a une bonne raison.
Que si Imi a suivi un système de ceintures, c’est qu’il y a une bonne raison.
Que si le programme a été conçu ainsi au niveau de la FEKM par Richard Douieb, c’est qu’il y a une logique et une cohérence.
Certaines de nos techniques de base ne sont pas forcément « fun »… Aussi, ceux qui n’ont jamais pratiqué, ou qui en ayant fait 2′ de Krav maga dans leur vie, peuvent estimer qu’ils sont tellement bons, qu’il leur suffit juste de devenir prof et de ne pas repasser sur des choses qu’ils pensent, à tort, connaître ! Ou qu’ils peuvent créer leur propre fédé (avec généralement plus de profs que d’élèves) parce qu’ils viennent d’autres horizons des sports de combat ou arts martiaux et qu’à leur avis ils n’ont pas à passer par les bases. Cela peut permettre de mélanger les techniques de façon à donner un ensemble plus marketing et plus agréable, de jouer avec des pistolets et des couteaux tout de suite et ainsi de mieux préparer leurs élèves à la future guerre. Il bafouent une des règles de base : l’humilité. En évitant les passages de grades, ils sont également certains de ne pas perdre d’élèves. En même temps, ce qui peut paraître contradictoire, c’est qu’ils sont généralement les premiers à mettre en avant du 7ème dan par ci ou de l’expert international par là… Les plus hauts grades de la FEKM sont aujourd’hui des 4ème dan, ce qui chez nous, représente un minimum de 15 ans de pratique (et pas d’enseignement, ce sont bien deux choses différentes… Le prof qui ne s’entraîne plus avec ceux qui peuvent le faire progresser, régresse). 15 ans, si tout s’est bien passé : réussite à chaque examen du premier coup, absence de blessure importante… Bref, quand on examine le parcours de nos 4ème dan actuels (la dizaine de plus hauts gradés, les plus anciens anciens élèves) ils sont généralement plus proches des 20 à 25 ans de pratique plutôt que 15.
Enfin, pour conclure, Teddy Riner, Dominique Valera, Pascal Gentil, Jérôme le Banner, Franck Ropers ne sont ni japonais, coréens, thailandais ou indonésien. Donc s’appuyer sur de « hauts experts israéliens » ne garantit en rien que vous aurez un intervenant de haut niveau, bien au contraire. Et généralement, quand des personnes ont vraiment fait partie de forces spéciales, elles n’en parlent pas à tout bout de champ… Restez circonspects…
Soyez fiers de vos grades, même de votre ceinture blanche. Soyez contents d’avoir réussi, mais ne vous en gargarisez pas auprès de ceux qui ont échoué : il vous reste encore beaucoup de marches à monter. N’ayez pas honte d’avoir échoué : c’est juste qu’il vous faut peut être un peu plus de temps et qu’une fois que vos lacunes auront été identifiées, vous deviendrez plus forts et aurez un déclic ultérieur qui pourra vous permettre d’évoluer, plus rapidement peut être même que ceux qui auront réussi leur ceinture du premier coup. Ne renoncez pas. N’abandonnez pas. Vous ne le feriez pas en cas d’agression. Adoptez la même attitude.
Même sans ce bout de tissu de couleur qui sert essentiellement à tenir votre kimono, après 4 à 5 mois de pratique, vous serez déjà un vrai pratiquant de Krav Maga, contrairement à ceux qui pensent que le treillis, l’air menaçant, les cris, les « bagarres de chien » sont les éléments qui créent l’efficacité… Un prof de karaté en treillis et avec des mitaines reste un prof de karaté… Un type qui a papillonné dans les sports de combat restera un type qui aura papillonné…
Stage international d’hiver FEKM : du 20 au 23/12/2013
En Krav Maga, il existe l’épreuve du combat dur, redoutée (ou parfois attendue avec impatience) par nombre de pratiquants.
Rappelons que nous avons 3 niveaux de combat :
– Le combat souple : destiné à s’habituer, à « déstresser » l’épreuve du combat, à l’apprentissage, à la mise en application de techniques apprises en cours, à la gestion de la distance, à la gestion de temps de combat relativement longs.
– Le combat appuyé : peut commencer à se pratiquer dès la seconde année de pratique. L’objectif est de s’approcher un peu plus du réalisme. Créer un peu plus de stress. Gérer son cardio. Tester sa résilience et sa combativité. Affiner ses techniques.
– Le combat dur : l’épreuve.
Logiquement à ce stade (2ème année de Krav Maga), les niveaux techniques sont identiques. Ce qui va faire la différence à niveau technique égal constitue un ensemble dont il est utile de maîtriser chaque pièce.
Krav Maga Rennes organise un stage tous niveaux Menaces Armées :
Animé par Cyrille Schuster 3e Dan FEKM
Samedi 23/11/13 – 14h-17h – Salle O’Fitness Bois de Soeuvres
Adhérent FEKM : 35€
Hors FEKM : 50€
3h de stage avec un moniteur exceptionnel, tant techniquement que pédagogiquement.
menaces armées couteau et armes à feu. Préinscription requise. Prendre contact sur contact@kmcr.fr
« On peut répéter mille fois une technique ou on peut apprendre mille techniques une fois« .
D’entrée de jeu, il est à signaler que cela marche avec tout sauf dans ce cas là : « on peut tromper mille fois une femme ou on peut tromper une fois mille femmes » car ici, cela revient au même… Enfin bref, c’est pas le sujet du jour !
Le Krav Maga comporte peu de techniques. A mon avis, sans avoir jamais essayé de les dénombrer, je pense que nous pouvons compter sur un maximum de techniques propres inférieures à 100.
Le Krav Maga, c’est un peu comme des Lego… Chaque brique enseignée peut être réutilisée dans un cas de figure différent et combinée à d’autres. Prenons le cas des dégagements d’étranglements de face et d’étranglements de côté. Nous les apprenons, à la FEKM, d’une manière très codifiée pour créer à terme une réaction réflexe « épidermique »… Je m’explique : dès lors que nous sentons une prise de mains sur la gorge, ou une saisie à la veste à deux mains de face, nous pouvons partir sur un quasi réflexe de dégagement. Comme il nous l’a été enseigné par Richard et nos professeurs, ce qui importe est le premier mouvement. Celui qui va nous permettre de continuer à respirer (sur l’exemple des étranglements). Comme le disait un jour Cyrille Schuster, « le reste appartient au monde libre de la suite« . La SUITE, c’est ce qui va être permis par les années d’entrainement sur une technique et la fluidité que l’on va en retirer. On apprend en cours le dégagement d’étranglement. On s’entraine à le pratiquer ensuite dans des positions différentes. Ainsi donc on pourra partir de manière quasi réflexe sur notre dégagement d’étranglement de face mais imbriquer, en fonction de la réaction et du positionnement du corps de l’adversaire d’autres techniques. Si par exemple suite au « dégrafage » et au coup de genou simultané (technique du dégagement de face), l’assaillant se positionne sur le côté, nous pourrons enchainer sur un coup de coude remontant et une clé « empruntés » à la technique du dégagement d’étranglement de côté. Ce sont là les bienfaits de l’entrainement, qui nous permettent, après avoir assimilé la technique en cours, de sortir des mouvements adaptés à la situation de manière réflexe.
Certains considèrent aujourd’hui que le Krav Maga est trop fouillis, trop complexe et dispose de trop de techniques inutilisables et inefficaces selon eux puisque le monde a évolué. Ils préfèrent donc l’édulcorer pour ne retenir que les techniques « utilisables » et donc proposer un Krav Maga qui serait, selon leurs dires, le Krav Maga adapté aux situations contemporaines (en effet, depuis les années 30, les humains se sont vu pousser des jambes et des pieds supplémentaires et se battent de manière très différente. Il faut donc actualiser les techniques). Libre aux modernisateurs de le croire, mais ce qui est dommage, c’est que l’on peut penser qu’ils se privent d’outils, de certains Lego qui pourraient leur faire défaut. Cela dit, leur niveau élevé doit certainement leur permettre de s’en passer.
Dans un combat, les coups les plus utilisés et basiques sont les coups de poings directs, les crochets et les coups de pieds directs. On pourrait très bien envisager de se passer de tout le reste. Mais plus on a d’outils, plus on aura de chances, même si une agression est relativement brève (quelques secondes), sait-on jamais si le combat lui ne pourra être plus long (quelques minutes maximum). Généralement les pratiquants d’autres sports de combat ou d’arts martiaux, une fois les bases et la compréhension du Krav Maga acquises, deviennent de redoutables combattants car ils adaptent à la philosophie du Krav Maga les techniques qu’ils ont apprises auparavant. Ils disposent donc de bien plus d’outils. Le faible nombre de techniques du Krav Maga nous permet de les répéter des milliers de fois sur un cursus. Peut être qu’en éliminant un certain nombre de techniques on pourra s’améliorer sur celles que l’on retiendra. Fort possible. Mais c’est comme avoir une voiture qui n’aurait que la première et la seconde. Ca nous limite. Subjectif certes. Mais logique.
A l’opposé, le peu de techniques du Krav Maga est critiqué par d’autres qui considèrent qu’il est intéressant de connaître des « milliers » (j’exagère bien sûr) de techniques. Le débat peut s’engager. D’un point de vue recherche technique, il est clair que des arts martiaux asiatiques ou le JJB par exemple présentent un nombre considérable de techniques. A partir de là quel est le but recherché ? Si j’en fais mon centre d’intérêt (personnel ou professionnel) global, que je suis un compétiteur, cela présente en effet un point incontournable que de travailler un grand nombre de techniques, encore une fois, pour m’ouvrir d’autres options en compétition ou dans l’enseignement de ma discipline. La logique serait d’avoir une technique pour chaque situation. Mais cela prend énormément de temps. Combien de fois en tant que pratiquant « loisir » vais-je avoir la capacité de revenir sur ces techniques ? Le Krav Maga est un système qui peut s’acquérir relativement rapidement et qui a même été développé dans ce but : il est selon moi très utilisable (c’est à dire pour nous permettre de poser d’éventuels problèmes à un agresseur) à partir de la troisième année de pratique (ceinture bleue). La logique ici serait de pouvoir adapter nos techniques aux situations. Donc peu de techniques, beaucoup de répétitions, nous permettent de nous en servir rapidement, quand en comparaison, l’Aikido par exemple, qui, selon moi, si sa philosophe est avérée, est l’art martial ultime, est particulièrement ingrat et demande des années de pratique. Car il faut trouver le temps de répéter et répéter encore toutes les nombreuses techniques.
Une précision toutefois. Peu de techniques au Krav Maga laisserait entendre qu’on en a vite fait le tour. Des techniques, oui. De leur mise en application, non. De leur parfaite exécution, encore moins. C’est pour cela qu’il est utile de retourner fréquemment en cours. Quand j’étais élève dans le club de Richard Douieb, le lundi soir, je ne comprenais pas à mes débuts ce que les ceintures noires venaient faire à ce cours débutant où Richard montrait comment donner un coup de poing ou comment exécuter une roulade. Mais par la suite, moi même ayant atteint le grade noire, je suis allé à ces cours et aux autres, quels qu’étaient leurs niveaux, car, généralement, on se rend compte que son niveau est loin d’être satisfaisant et que l’on souhaite se perfectionner encore. On continue donc à apprendre. Chaque cours nous donne une clé. Chaque prof nous donne une nouvelle vision, une explication différente, insiste sur un point auquel on avait pas pensé auparavant et permet de franchir une étape. Chaque entrainement nous permet la répétition et l’ancrage dans le corps d’un mouvement réflexe. Et là, sont les clés du Krav Maga selon moi.
Dernier billet de Richard Douieb (octobre 2013) :
« J’ouvre ce bulletin par une réflexion suite à de récentes vidéos sur le net, qui ont suscité l’intérêt de certains d’entre nous et qui présentent le Krav-Maga avec soit des enchaînements d’exercices physiques, soit des mises en situations, soit des postures démontrant une certaine déviation psychologique de la part des démonstrateurs (j’ose espérer qu’il ne s’agit en fait que d’une image terrifiante d’eux-mêmes que ces gens souhaitent donner).
Concernant le développement de la condition physique, il est tout à fait primordial, d’un point de vue purement sportif comme du point de vue de la self-défense, de la travailler et de réfléchir à des exercices permettant de l’améliorer : de nombreux livres sur ce thème sont disponibles et vous permettront d’imaginer des dizaines d’exercices intéressants pour le travail de la condition physique. Sur ce point une réflexion est en cours au sein de la fédération.
Un rappel récurrent toutefois : une technique mal faite ne permettra pas de se sort
Le travail de mise en situation a le grand avantage d’être ludique et sera volontiers accueilli par vos élèves. Il est très facile d’en imaginer et de l’inclure de temps à autre dans les cours (et non pas les entraînements). Il ne remplacera cependant pas ce travail technique et encore moins les combats demandés aux passages des ceintures. Quelques temps avant un combat le candidat connaît une période normale de stress qu’il doit surmonter le jour J… alors que nous savons tous que dans un exercice du type « mise en situation », l’épreuve n’est pas véritable.ir d’une mauvaise situation facilement. Pour mettre tous les atouts de notre côté il est nécessaire de pouvoir tenir un effort longtemps, d’aller vite, de travailler son mental……et de posséder un bagage technique sérieux.
La physionomie de la situation en cas d’agression réelle serait très probablement différente de celles que nous démontrent certains courants au vu de ces défenses mal effectuées dont il est question, comme d’ailleurs elle le serait aussi si la défense était mal effectuée par les nôtres. J’affirme sans détour que la différence réside dans les chances bien supérieures que les gens de notre fédération auraient de s’en sortir (à détermination et atouts physiques équivalents) du fait de notre meilleure formation.
Crier, se crisper, faire des mouvements avec appels n’ont jamais permis de se sortir d’une situation délicate. Ce sont là des postures factices que les Anciens parmi nous ont pu voir émerger avec une autre fédération. Il faut être conscient qu’il s’agit d’une démarche « marketing » qui vise à donner l’illusion d’une réelle efficacité. Certes une attitude, un style vestimentaire peuvent dissuader des agresseurs peu motivés.
Le Krav-Maga créé par Imi est à l’encontre de cet artifice. Lui-même, je vous en ai souvent parlé, était par son attitude et ses manières à mille lieux de ces postures. Il savait, par expérience véritable, la différence entre la réalité et le faire-semblant.
Combien de ces pseudo-experts aux expressions volontairement agressives (en démonstration c’est assez simple…) se sont réellement trouvés dans des situations complexes où leur intégrité physique voire leur vie même étaient en jeu ?
C’est une question qu’il serait bien utile de poser avant de tomber dans le panneau bien facile de l’apparence…
A l’inverse tous ceux parmi vous qui ont affronté l’épreuve des combats pour les ceintures, jusqu’à la noire et les grades qui ont suivi, ont approché une vérité bien réelle en comparaison. »
Et voilà qu’en guise de « bonne résolution », on s’est décidé à franchir le pas : c’est décidé, cette année on fait du Krav Maga !
Kraf maga, Kraft maga, kravaya, ayaya… On entend de tout et on lit de tout (même de la part de ceux qui se proposent de l’enseigner !)… Première leçon : KRAV signifie combat et MAGA signifie proche ou contact.
2 pans : la self défense et le combat. Inséparables car si la self est ratée, et bien il faudra combattre !
Une logique : simplicité, rapidité et efficacité :
les mouvements sont simples pour être facilement enregistrés (cela ne veut pas non plus dire que le krav maga est simple : il faut du travail et de l’entrainement).
Ils sont rapides, car courts, pour que l’on puisse reprendre l’initiative.
Ils sont efficaces pour que l’on ne se fatigue pas inutilement. Ils le sont aussi parce qu’ils incluent toutes les zones sensibles interdites dans les sports de compétition.
Le Krav Maga, ce n’est pas « beau » à regarder. On ne peut pas uniquement ne retenir que les techniques les plus esthétiques, puisque ce ne sont pas forcément les plus efficaces.
Proportionnalité de notre réaction par rapport à l’agression. L’une de nos caractéristique qui demande une bonne gestion du stress.
Il en découle que ceux qui veulent mettre sur pieds des compétitions n’ont pas compris l’essence du Krav Maga. Il s’agit alors de démonstrations : on ne pourrait pas organiser une compétition sérieuse sans laisser sur un sol (dur) quelques dents, quelques borgnes, et certains qui devront sérieusement songer à une reconversion comme eunuques, ce qui, vous me l’accorderez, n’est plus une profession en vogue.
Si l’on devait aborder le Krav Maga sous l’esprit compétition de démonstrations, les cascadeurs ou des acteurs seraient champions du monde. Vincent Elbaz (dans la série No Limit où l’on reconnaît des mouvements de Krav Maga) serait le meilleur champion de France possible. Cela n’entraîne pas forcément des capacités pour se défendre.
Self défense ? Sport de combat ? Art martial ? Chacun va venir chercher ce qu’il veut.
Enfin, on cherche à tout travailler. Même ce qui est le plus ingrat… Ce qui est ingrat n’est pas esthétique. Par exemple travailler en garde inversée n’est pas esthétique car on est moins à l’aise. Mais si l’on est blessé et que l’on ne peut plus se tenir dans sa meilleure garde, il va falloir être capable de combattre dans cette position. Il peut arriver que des spectateurs se moquent du peu d’esthétisme de nos mouvements, surtout quand on débute. Peu importe. Le pratiquant a le courage d’essayer au moins. Il y en a qui ont plus de facilités que d’autres, plus de coordination, plus de souplesse, mais finalement , tout ceux qui commencent ont le même courage. Franchir le pas et pousser la porte pour apprendre.
Notre Krav Maga ce n’est pas non plus apprendre à mettre une balle dans la tête d’un ennemi avec du « tir tactique », de trancher une gorge avec un couteau, ou être un adorateur des armes. On n’apprend pas à être offensif avec des armes, on apprend à s’en défendre si on n’a pas d’autre choix. Laissons les adorateurs mythomanes des armes aller se perdre complètement dans du pseudo close combat rapidement baptisé Krav Maga (pour la cosmétique marketing) où les professeurs (qui n’ont généralement jamais fait de Krav Maga) sont plus nombreux que les élèves (qui apprendront certainement quelque chose, reste à savoir quoi ?!). Il y a un marché probablement fort juteux financièrement pour cela… Il est fort à parier que bientôt on pourra trouver dans ces « cours » de « Krav Maga » comment bien piéger le classeur de son collègue comptable avec une grenade ou comment bien dissimuler une mine anti personnel sous la roue du voisin qui ne vous a pas invité au dernier barbecue. On se prépare des moments de franches rigolades ! Je vous dis pas !!!
Enfin, l’humilité. La meilleure preuve est celle de champions ou de pratiquants de haut niveau d’autres sports de combat qui n’hésitent pas à mettre une ceinture blanche lorsqu’ils débutent le Krav Maga. Bien moins orgueilleux ou prétentieux que des pratiquants moyens de ces mêmes sports. L’humilité également des pratiquants de très bons niveaux qui éviteront les problèmes, sachant pertinemment que nul n’est invincible ni à l’abri d’un très mauvais coup.
Le Krav Maga de la Fédération Européenne de Krav Maga (FEKM), c’est tout cela en partie. En partie seulement ! Voir les plus hauts gradés de la fédération en action : http://youtu.be/hH_lSeFjRQg?list=UU6SOpNtNXA0wjELR5DI4xvA
Bonne rentrée à tous !
Plus d’infos sur www.kmcr.fr ou sur www.krav-maga.net