Stage animé par Jimmy Huvet, 3ème darga, l’un des 4 spécialistes du sol au sein de la FEKM.
Stage animé par Jimmy Huvet, 3ème darga, l’un des 4 spécialistes du sol au sein de la FEKM.
Pour beaucoup, Janvier représente le mois des premiers passages de grades (pour ceux qui ont débuté en septembre, et qui le souhaitent, du moins à la FEKM où ce n’est pas obligatoire).
Alors, oui, dans la vaste jungle bordélique et l’embrouillamini de ce que l’on trouve sous le nom de Krav Maga, vous avez tous les styles :
– ceux qui passent des grades (FEKM, IKMA, IKMF, KMWW, KMSA) parce que le fondateur avait créé volontairement un système de grade où les grades ne sont pas donnés;
– ceux qui passent des grades où les grades sont des récompenses comprises dans la cotisation;
– ceux qui ne passent pas de grades en soutenant que la réalité ne fait pas la différence entre les grades (ce qui se défend.. La sélection peut par contre se faire entre celui qui a appris et celui qui croit avoir appris), ou parce qu’ils ont soit disant adapté de manière « contemporaine » leur enseignement. Et surtout pour ne pas perdre d’élèves.
Maintenant que ce postulat – tout à fait subjectif j’en conviens – est posé, à quoi servent les grades ?
D’abord dans un cours (ou lors des stages), quand nous recevons des élèves d’autres clubs, cela peut permettre rapidement visuellement au prof de savoir à qui on s’adresse et de savoir quels sont censés être les acquis techniques des uns et des autres et de savoir sur quels points il doit insister.
Ensuite les grades valident des étapes.
Jaune – orange : les bases des bases des bases… qui serviront pendant tout l’apprentissage et dans toute sa pratique personnelle. Etat d’esprit.
Verte : ajout de techniques de base. Travail des enchaînements et de la fluidité. Combat dur.
Bleue : Projection et armes bâton/couteau
Marron : positionnement dynamique du corps dans l’espace. Armes à feu
Noire : synthèse des techniques, fluidité – Principe du 2 contre 1.
Et comme la noire (1er darga) constitue en fait la « ceinture blanche des élèves les plus gradés », on recommence alors tout depuis le début mais en essayant d’être sur un niveau technique encore plus élevé, en gommant les défauts qui subsistent et en recherchant une efficacité accrue. Plus le niveau est élevé, plus il demande de travail car il est finalement assez facile de retomber rapidement et de perdre sa technique. Plus on travaille, plus les mouvements s’ancrent en réflexes.
Selon moi, et encore ici, c’est subjectif, les ceintures les plus importantes sont la jaune et la orange. Tous mes camarades profs de la FEKM ne seront pas forcément d’accord avec moi.
Celle où l’on peut commencer à estimer être capable de se défendre en cas d’agression réelle est la bleue. La bleue est également celle, toujours selon moi, où quelqu’un qui a pratiqué d’autres sports de combat auparavant, va récupérer son avantage en combat car il va désormais être en mesure d’intégrer une palette technique plus large avec des principes de Krav Maga. On distingue ainsi les pratiquants « krav » et « purs krav » (ce qui n’ont fait que du krav). C’est une des raisons pour lesquelles l’intérêt pour d’autres disciplines peut être développé au fur et à mesure que l’on avance dans son parcours, afin d’accroître son éventail technique en combat.
Les ceintures les plus difficiles sont la bleue et la marron.
Les grades de noire sont question d’implication et de travail : les techniques sont acquises mais elles ne sont pas effectuées sans défauts qu’il convient de gommer. Elles sont donc également difficiles à obtenir. Mais si les bases sont là, il ne s’agit que de travail. Beaucoup de travail certes. Mais peut être moins qu’au niveau de la bleue et marron où l’on exige un certain niveau technique conjugué à un programme long incluant des techniques totalement différentes.
Il en ressort que si la méthode d’apprentissage et les structures de cours ont été faits de la sorte, c’est qu’il y a une bonne raison.
Que si Imi a suivi un système de ceintures, c’est qu’il y a une bonne raison.
Que si le programme a été conçu ainsi au niveau de la FEKM par Richard Douieb, c’est qu’il y a une logique et une cohérence.
Certaines de nos techniques de base ne sont pas forcément « fun »… Aussi, ceux qui n’ont jamais pratiqué, ou qui en ayant fait 2′ de Krav maga dans leur vie, peuvent estimer qu’ils sont tellement bons, qu’il leur suffit juste de devenir prof et de ne pas repasser sur des choses qu’ils pensent, à tort, connaître ! Ou qu’ils peuvent créer leur propre fédé (avec généralement plus de profs que d’élèves) parce qu’ils viennent d’autres horizons des sports de combat ou arts martiaux et qu’à leur avis ils n’ont pas à passer par les bases. Cela peut permettre de mélanger les techniques de façon à donner un ensemble plus marketing et plus agréable, de jouer avec des pistolets et des couteaux tout de suite et ainsi de mieux préparer leurs élèves à la future guerre. Il bafouent une des règles de base : l’humilité. En évitant les passages de grades, ils sont également certains de ne pas perdre d’élèves. En même temps, ce qui peut paraître contradictoire, c’est qu’ils sont généralement les premiers à mettre en avant du 7ème dan par ci ou de l’expert international par là… Les plus hauts grades de la FEKM sont aujourd’hui des 4ème dan, ce qui chez nous, représente un minimum de 15 ans de pratique (et pas d’enseignement, ce sont bien deux choses différentes… Le prof qui ne s’entraîne plus avec ceux qui peuvent le faire progresser, régresse). 15 ans, si tout s’est bien passé : réussite à chaque examen du premier coup, absence de blessure importante… Bref, quand on examine le parcours de nos 4ème dan actuels (la dizaine de plus hauts gradés, les plus anciens anciens élèves) ils sont généralement plus proches des 20 à 25 ans de pratique plutôt que 15.
Enfin, pour conclure, Teddy Riner, Dominique Valera, Pascal Gentil, Jérôme le Banner, Franck Ropers ne sont ni japonais, coréens, thailandais ou indonésien. Donc s’appuyer sur de « hauts experts israéliens » ne garantit en rien que vous aurez un intervenant de haut niveau, bien au contraire. Et généralement, quand des personnes ont vraiment fait partie de forces spéciales, elles n’en parlent pas à tout bout de champ… Restez circonspects…
Soyez fiers de vos grades, même de votre ceinture blanche. Soyez contents d’avoir réussi, mais ne vous en gargarisez pas auprès de ceux qui ont échoué : il vous reste encore beaucoup de marches à monter. N’ayez pas honte d’avoir échoué : c’est juste qu’il vous faut peut être un peu plus de temps et qu’une fois que vos lacunes auront été identifiées, vous deviendrez plus forts et aurez un déclic ultérieur qui pourra vous permettre d’évoluer, plus rapidement peut être même que ceux qui auront réussi leur ceinture du premier coup. Ne renoncez pas. N’abandonnez pas. Vous ne le feriez pas en cas d’agression. Adoptez la même attitude.
Même sans ce bout de tissu de couleur qui sert essentiellement à tenir votre kimono, après 4 à 5 mois de pratique, vous serez déjà un vrai pratiquant de Krav Maga, contrairement à ceux qui pensent que le treillis, l’air menaçant, les cris, les « bagarres de chien » sont les éléments qui créent l’efficacité… Un prof de karaté en treillis et avec des mitaines reste un prof de karaté… Un type qui a papillonné dans les sports de combat restera un type qui aura papillonné…
Et voici qu’arrivent les premières vraies vacances pour nos pratiquants…
Pourquoi vraies vacances ? Parce qu’en général les vacances de la Toussaint ne comptent pas : on a commencé depuis à peine un mois, voire 2 pour les plus anciens. On n’a pas encore commencé les combats (ou depuis peu). Les corps ne sont pas fatigués après un mois de pratique.
En revanche, l’hiver arrivant, les jours et l’exposition au soleil diminuant, les biorythmes étant modifiés (changements brutaux de températures, passage à l’heure d’hiver…), on se sent déjà plus fatigués, avec, parfois pour certains, une baisse de moral et de « peps » pendant cette période (octobre-décembre).
En outre, la pratique du Krav Maga dure également depuis bientôt 4 mois, et on y a ajouté les combats depuis 2 mois lorsqu’on arrive à la fin décembre.
On commence donc naturellement à avoir de la bobologie associée à la fatigue due à la période. A ceci s’ajoute également le fait que peu d’entre nous prennent des congés à La Toussaint, et donc que l’on ajoute à la fatigue physique, celle provenant de l’activité professionnelle.
Décembre et les fêtes de fin d’année sont généralement l’occasion du vrai premier break de l’année.
Que faut-il faire pendant les vacances ?
Ma première réponse est : se reposer. Recharger ses accus et écouter son corps.
Ma seconde réponse est : se reposer n’est pas forcément ne rien faire.
En ce qui me concerne (mais mon exemple n’est pas forcément le meilleur), je ne fait pas de Krav durant ce break (si ce ne sont des shadows, très utiles). En revanche, j’en profite pour faire du VTT, du footing, de la natation et je sollicite ainsi d’autres blocs musculaires que ceux que j’utilise habituellement. Cela me permet de travailler mon souffle. Et cela me permet de ne pas insister sur les points où je ressens des douleurs.
Certains vont chez l’ostéo ou chez le kiné dès qu’ils ont une douleur. Je conseille d’aller chez son praticien durant cette période. En effet, il faut souvent laisser le corps au repos après une manipulation pour que cette dernière soit efficace. Ce qui n’est pas le cas pendant les périodes d’entrainement. La « révision » de Noël est donc utile pour remettre en place tout ce qui doit l’être et nous permettre d’attaquer au mieux la suite de la saison.
La saison, qui se termine généralement en juin, sera désormais hachée par les vacances d’hiver et les vacances de printemps. Certes, tout le monde n’aura pas l’occasion de reprendre des congés, mais par contre le Krav se poursuit généralement de manière plus light, quand il n’est pas simplement suspendu pendant les périodes de congés. Si votre entrainement est allégé durant ces périodes à venir, vous pourrez en profiter pour refaire d’autres activités sportives et ainsi reposer votre corps des contusions, bleus, contractions…
Pour ceux qui souhaitent radicalement « couper » pendant ces périodes de congés, la marche digestive sera conseillée après quinze douzaines d’huîtres, des dindes et chapons farcis, du chevreuil et du sanglier, quelques truitasses crèmeuses, le tout pour finir par des défilés de bûches, de gâteaux, de chocolats, humidifié de vins blancs, rouges, champagnes à foison. Les fêtes de Noël en France ont cela d’instructif qu’elles nous rappellent qu’il y a eu un ancien régime où les repas duraient de 4 à 6 heures… On mourrait plus jeune, mais qu’est-ce qu’on avait bien bouffé ! (enfin pour certains ! les autres mourraient jeunes et n’avaient rien mangé, mais c’est un autre débat). La marche est un excellent exercice très complet, qui se pratique à tout âge, à sa vitesse, et est bien plus utile qu’une partie de PS4 que vous aurez trouvée au bas du sapin… Les jeux videos ont ce travers qu’ils vous donnent faim et soif quand votre cerveau a cru que vous étiez en train de courir partout à « déquaniller » du terroriste à tout va ou à écraser de la poussette en voiture de sport, alors que
vous n’étiez qu’avachi dans un canapé tel Jabba le Hutt dans son palais, et sans la princesse Leïa à moitié nue à vos côtés de surcroît ! Finalement votre mauvaise conscience vous dit « bah :! on aura tout le temps de faire du sport à la rentrée ».
Pour mes camarades profs (et moi-même !), nous devons rester des exemples… Revenir des vacances de Noël, avec boyasse proéminente (que même le t-shirt noir non réglementaire ne pourra plus dissimuler), triple menton, oeil vitreux, ne fait pas office de produit d’appel et n’aura pas d’effet d’entrainement sur nos élèves…
Pendant vos vacances, ménagez-vous, mais restez actif ! Ceux qui ont un peu décroché ou n’ont pas pu venir ces dernières semaines, rechargez vos batteries et ré-attaquez la rentrée avec envie ! Il n’est jamais trop tard.
Après ce winter break, la prochaine fois nous parlerons du spring break… Ca pourra être plus fun ! Encore me faudra-t-il trouver un lien avec le Krav Maga d’ici là… Il est d’ailleurs question que Krav Maga Rennes organise à Cancun en avril le premier stage d’études des conséquences d’un spring break réussi sur l’amélioration sensible de la pratique du Krav Maga.
Bonnes fêtes de fin d’année à tous !
Krav Maga Rennes organise un stage tous niveaux Menaces Armées :
Animé par Cyrille Schuster 3e Dan FEKM
Samedi 23/11/13 – 14h-17h – Salle O’Fitness Bois de Soeuvres
Adhérent FEKM : 35€
Hors FEKM : 50€
3h de stage avec un moniteur exceptionnel, tant techniquement que pédagogiquement.
menaces armées couteau et armes à feu. Préinscription requise. Prendre contact sur contact@kmcr.fr
« On peut répéter mille fois une technique ou on peut apprendre mille techniques une fois« .
D’entrée de jeu, il est à signaler que cela marche avec tout sauf dans ce cas là : « on peut tromper mille fois une femme ou on peut tromper une fois mille femmes » car ici, cela revient au même… Enfin bref, c’est pas le sujet du jour !
Le Krav Maga comporte peu de techniques. A mon avis, sans avoir jamais essayé de les dénombrer, je pense que nous pouvons compter sur un maximum de techniques propres inférieures à 100.
Le Krav Maga, c’est un peu comme des Lego… Chaque brique enseignée peut être réutilisée dans un cas de figure différent et combinée à d’autres. Prenons le cas des dégagements d’étranglements de face et d’étranglements de côté. Nous les apprenons, à la FEKM, d’une manière très codifiée pour créer à terme une réaction réflexe « épidermique »… Je m’explique : dès lors que nous sentons une prise de mains sur la gorge, ou une saisie à la veste à deux mains de face, nous pouvons partir sur un quasi réflexe de dégagement. Comme il nous l’a été enseigné par Richard et nos professeurs, ce qui importe est le premier mouvement. Celui qui va nous permettre de continuer à respirer (sur l’exemple des étranglements). Comme le disait un jour Cyrille Schuster, « le reste appartient au monde libre de la suite« . La SUITE, c’est ce qui va être permis par les années d’entrainement sur une technique et la fluidité que l’on va en retirer. On apprend en cours le dégagement d’étranglement. On s’entraine à le pratiquer ensuite dans des positions différentes. Ainsi donc on pourra partir de manière quasi réflexe sur notre dégagement d’étranglement de face mais imbriquer, en fonction de la réaction et du positionnement du corps de l’adversaire d’autres techniques. Si par exemple suite au « dégrafage » et au coup de genou simultané (technique du dégagement de face), l’assaillant se positionne sur le côté, nous pourrons enchainer sur un coup de coude remontant et une clé « empruntés » à la technique du dégagement d’étranglement de côté. Ce sont là les bienfaits de l’entrainement, qui nous permettent, après avoir assimilé la technique en cours, de sortir des mouvements adaptés à la situation de manière réflexe.
Certains considèrent aujourd’hui que le Krav Maga est trop fouillis, trop complexe et dispose de trop de techniques inutilisables et inefficaces selon eux puisque le monde a évolué. Ils préfèrent donc l’édulcorer pour ne retenir que les techniques « utilisables » et donc proposer un Krav Maga qui serait, selon leurs dires, le Krav Maga adapté aux situations contemporaines (en effet, depuis les années 30, les humains se sont vu pousser des jambes et des pieds supplémentaires et se battent de manière très différente. Il faut donc actualiser les techniques). Libre aux modernisateurs de le croire, mais ce qui est dommage, c’est que l’on peut penser qu’ils se privent d’outils, de certains Lego qui pourraient leur faire défaut. Cela dit, leur niveau élevé doit certainement leur permettre de s’en passer.
Dans un combat, les coups les plus utilisés et basiques sont les coups de poings directs, les crochets et les coups de pieds directs. On pourrait très bien envisager de se passer de tout le reste. Mais plus on a d’outils, plus on aura de chances, même si une agression est relativement brève (quelques secondes), sait-on jamais si le combat lui ne pourra être plus long (quelques minutes maximum). Généralement les pratiquants d’autres sports de combat ou d’arts martiaux, une fois les bases et la compréhension du Krav Maga acquises, deviennent de redoutables combattants car ils adaptent à la philosophie du Krav Maga les techniques qu’ils ont apprises auparavant. Ils disposent donc de bien plus d’outils. Le faible nombre de techniques du Krav Maga nous permet de les répéter des milliers de fois sur un cursus. Peut être qu’en éliminant un certain nombre de techniques on pourra s’améliorer sur celles que l’on retiendra. Fort possible. Mais c’est comme avoir une voiture qui n’aurait que la première et la seconde. Ca nous limite. Subjectif certes. Mais logique.
A l’opposé, le peu de techniques du Krav Maga est critiqué par d’autres qui considèrent qu’il est intéressant de connaître des « milliers » (j’exagère bien sûr) de techniques. Le débat peut s’engager. D’un point de vue recherche technique, il est clair que des arts martiaux asiatiques ou le JJB par exemple présentent un nombre considérable de techniques. A partir de là quel est le but recherché ? Si j’en fais mon centre d’intérêt (personnel ou professionnel) global, que je suis un compétiteur, cela présente en effet un point incontournable que de travailler un grand nombre de techniques, encore une fois, pour m’ouvrir d’autres options en compétition ou dans l’enseignement de ma discipline. La logique serait d’avoir une technique pour chaque situation. Mais cela prend énormément de temps. Combien de fois en tant que pratiquant « loisir » vais-je avoir la capacité de revenir sur ces techniques ? Le Krav Maga est un système qui peut s’acquérir relativement rapidement et qui a même été développé dans ce but : il est selon moi très utilisable (c’est à dire pour nous permettre de poser d’éventuels problèmes à un agresseur) à partir de la troisième année de pratique (ceinture bleue). La logique ici serait de pouvoir adapter nos techniques aux situations. Donc peu de techniques, beaucoup de répétitions, nous permettent de nous en servir rapidement, quand en comparaison, l’Aikido par exemple, qui, selon moi, si sa philosophe est avérée, est l’art martial ultime, est particulièrement ingrat et demande des années de pratique. Car il faut trouver le temps de répéter et répéter encore toutes les nombreuses techniques.
Une précision toutefois. Peu de techniques au Krav Maga laisserait entendre qu’on en a vite fait le tour. Des techniques, oui. De leur mise en application, non. De leur parfaite exécution, encore moins. C’est pour cela qu’il est utile de retourner fréquemment en cours. Quand j’étais élève dans le club de Richard Douieb, le lundi soir, je ne comprenais pas à mes débuts ce que les ceintures noires venaient faire à ce cours débutant où Richard montrait comment donner un coup de poing ou comment exécuter une roulade. Mais par la suite, moi même ayant atteint le grade noire, je suis allé à ces cours et aux autres, quels qu’étaient leurs niveaux, car, généralement, on se rend compte que son niveau est loin d’être satisfaisant et que l’on souhaite se perfectionner encore. On continue donc à apprendre. Chaque cours nous donne une clé. Chaque prof nous donne une nouvelle vision, une explication différente, insiste sur un point auquel on avait pas pensé auparavant et permet de franchir une étape. Chaque entrainement nous permet la répétition et l’ancrage dans le corps d’un mouvement réflexe. Et là, sont les clés du Krav Maga selon moi.
PARKOUR 35 et KRAV MAGA RENNES organisent un cours croisé de leurs disciplines respectives.
Le 8 avril 2013, KMCR rend visite à PARKOUR 35 pour un cours adapté proposé par Jean-Marie Gallée. Le 13 mai, KMCR reçoit PARKOUR 35 et leur propose un cours de Krav Maga adapté.
Le PARKOUR présente beaucoup de synergie avec le Krav Maga si on le replace dans le cadre d’une agression.
En écho à mon article sur le Krav Maga et les mythomanes du mois de septembre, je souhaite ce mois-ci aborder la notion de légitime défense…
Je vois de magnifiques videos sur le net où, si la technique de désarmement est parfois franchement hasardeuse, le « plantage de couteau dans gorge » est toujours carrément assumé, généralement assorti de bons gros cris gutturaux… (C’est un « package » : on bombe le torse, on montre ses muscles, on prend une grosse voix bien grave, et tout ça nous donne une magnifique machine de combat invincible…). Par exemple ICI… Ah : non là j’ai pas de chance… Notre expert avait constaté qu’il n’y avait qu’un seul agresseur, et donc ce n’est pas très grave que le couteau aille voler à 2 mètres (heureusement il ne doit pas y avoir de passants non plus), ce qui permet aussi (le fait qu’il n’y ait qu’un unique agresseur) de finir au sol sur un magnifique jugi gatame avec frappe « post chute » en criant « un chat ! » (faire du bruit pour désorienter, c’est important !). Bon, prenons un autre exemple alors… ICI ? Ah non plus !!! J’ai pas de chance avec celui-là ! (au fait le couteau il est derrière si vous le cherchez, parce que lui le cherche aussi). Bon, ICI par exemple…
Or, n’oublions pas trois notions : primo, notre réponse doit toujours être proportionnée à l’attaque que nous avons subie; secundo si l’on se retrouve armé alors que notre agresseur ne l’est plus, la notion de légitime défense ne tient plus si nous devons utiliser cette arme contre lui (elle s’inverse même). Tertio, les videos captées sur le net et réalisées par des israéliens omettent de rappeler qu’Israël est toujours en guerre avec plusieurs des états voisins et que chaque citoyen de ce est susceptible de devenir soldat du jour au lendemain, ce qui est loin d’être notre cas en France. La configuration « psychologique » n’est donc pas du tout la même.
Il nous faut donc adapter tout cela…
1/ Si nous sommes agressés avec une personne armée, notre réponse peut être totale (si la fuite n’est pas l’option la plus sûre) : nous sommes (normalement) couverts par le principe de légitime défense.
2/ Si nous désarmons l’adversaire, nous ne pouvons utiliser l’arme contre lui en raison du concept de légitime défense car nous deviendrions alors agresseur… il s’agit plus de la contrôler et d’éviter qu’elle ne se retrouve dans ses mains à nouveau. C’est la raison pour laquelle nous frappons avec le manche du couteau après un désarmement et non avec la lame, comme nous pouvons le voir ICI. A noter qu’avec un pistolet, nous frapperons avec le canon, non pas pour provoquer une blessure par arme à feu, mais parce que il est plus sécurisant pour nous de frapper de la sorte au cas où un coup de feu partirait accidentellement.
3/ Les militaires ne prennent pas en considération cet aspect des choses, et c’est la raison pour laquelle certaines des techniques sont différentes dans leur finition. Dans leur cas, il ne s’agit pas d’un agresseur mais d’un ennemi. Quels que soient les pays, les situations deviennent identiques lors d’entrainements militaires : vous intervenez pour neutraliser, potentiellement définitivement, l’ennemi : on se trouve dans une situation de conflit guerrier. On n’a donc plus la même considération de réponse graduelle, mais plutôt une logique de réponse définitive.
Dans la majorité des cas nous enseignons à des civils que nous devons, à mon sens, sensibiliser à la légitime défense. Nos techniques sont déjà susceptibles de blesser gravement un agresseur violent et il n’est pas certain que l’interprétation de la légitime défense par un juge soit celle du texte dans son esprit. Il n’est donc nul besoin de réduire notre agresseur à un silence définitif.
Enfin, notre rôle d’enseignant est aussi d’éviter de montrer de tels gestes à des débutants. Nos gradés ont atteint une certaine maîtrise et peuvent envisager une recherche technique sur d’autres solutions (car on va travailler également la capacité à contrôler sa réponse). C’est normal. Nos débutants, non.
C’est un avis complètement subjectif, j’en conviens, mais qui reflète un état d’esprit qui me semble en vogue au sein de la FEKM et que j’ai reçu, en ce qui me concerne, de tous mes profs.
Pour conclure sur ce dossier, je vous recommande vivement de consulter le dossier très intéressant, complet et très bien fait sur la légitime défense et le droit de port d’armes rédigé par David Fitoussi (4ème Dan, Paris 15), sur son site autodéfense.net et qui pourra être complété par le dossier de Sébastien Vincentini (3ème dan, Bordeaux), sur son site.
KMCR – www.kmcr.fr