Stage international d’hiver FEKM : du 20 au 23/12/2013
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En Krav Maga, il existe l’épreuve du combat dur, redoutée (ou parfois attendue avec impatience) par nombre de pratiquants.
Rappelons que nous avons 3 niveaux de combat :
– Le combat souple : destiné à s’habituer, à « déstresser » l’épreuve du combat, à l’apprentissage, à la mise en application de techniques apprises en cours, à la gestion de la distance, à la gestion de temps de combat relativement longs.
– Le combat appuyé : peut commencer à se pratiquer dès la seconde année de pratique. L’objectif est de s’approcher un peu plus du réalisme. Créer un peu plus de stress. Gérer son cardio. Tester sa résilience et sa combativité. Affiner ses techniques.
– Le combat dur : l’épreuve.
Logiquement à ce stade (2ème année de Krav Maga), les niveaux techniques sont identiques. Ce qui va faire la différence à niveau technique égal constitue un ensemble dont il est utile de maîtriser chaque pièce.
Krav Maga Rennes organise un stage tous niveaux Menaces Armées :
Animé par Cyrille Schuster 3e Dan FEKM
Samedi 23/11/13 – 14h-17h – Salle O’Fitness Bois de Soeuvres
Adhérent FEKM : 35€
Hors FEKM : 50€
3h de stage avec un moniteur exceptionnel, tant techniquement que pédagogiquement.
menaces armées couteau et armes à feu. Préinscription requise. Prendre contact sur contact@kmcr.fr
« On peut répéter mille fois une technique ou on peut apprendre mille techniques une fois« .
D’entrée de jeu, il est à signaler que cela marche avec tout sauf dans ce cas là : « on peut tromper mille fois une femme ou on peut tromper une fois mille femmes » car ici, cela revient au même… Enfin bref, c’est pas le sujet du jour !
Le Krav Maga comporte peu de techniques. A mon avis, sans avoir jamais essayé de les dénombrer, je pense que nous pouvons compter sur un maximum de techniques propres inférieures à 100.
Le Krav Maga, c’est un peu comme des Lego… Chaque brique enseignée peut être réutilisée dans un cas de figure différent et combinée à d’autres. Prenons le cas des dégagements d’étranglements de face et d’étranglements de côté. Nous les apprenons, à la FEKM, d’une manière très codifiée pour créer à terme une réaction réflexe « épidermique »… Je m’explique : dès lors que nous sentons une prise de mains sur la gorge, ou une saisie à la veste à deux mains de face, nous pouvons partir sur un quasi réflexe de dégagement. Comme il nous l’a été enseigné par Richard et nos professeurs, ce qui importe est le premier mouvement. Celui qui va nous permettre de continuer à respirer (sur l’exemple des étranglements). Comme le disait un jour Cyrille Schuster, « le reste appartient au monde libre de la suite« . La SUITE, c’est ce qui va être permis par les années d’entrainement sur une technique et la fluidité que l’on va en retirer. On apprend en cours le dégagement d’étranglement. On s’entraine à le pratiquer ensuite dans des positions différentes. Ainsi donc on pourra partir de manière quasi réflexe sur notre dégagement d’étranglement de face mais imbriquer, en fonction de la réaction et du positionnement du corps de l’adversaire d’autres techniques. Si par exemple suite au « dégrafage » et au coup de genou simultané (technique du dégagement de face), l’assaillant se positionne sur le côté, nous pourrons enchainer sur un coup de coude remontant et une clé « empruntés » à la technique du dégagement d’étranglement de côté. Ce sont là les bienfaits de l’entrainement, qui nous permettent, après avoir assimilé la technique en cours, de sortir des mouvements adaptés à la situation de manière réflexe.
Certains considèrent aujourd’hui que le Krav Maga est trop fouillis, trop complexe et dispose de trop de techniques inutilisables et inefficaces selon eux puisque le monde a évolué. Ils préfèrent donc l’édulcorer pour ne retenir que les techniques « utilisables » et donc proposer un Krav Maga qui serait, selon leurs dires, le Krav Maga adapté aux situations contemporaines (en effet, depuis les années 30, les humains se sont vu pousser des jambes et des pieds supplémentaires et se battent de manière très différente. Il faut donc actualiser les techniques). Libre aux modernisateurs de le croire, mais ce qui est dommage, c’est que l’on peut penser qu’ils se privent d’outils, de certains Lego qui pourraient leur faire défaut. Cela dit, leur niveau élevé doit certainement leur permettre de s’en passer.
Dans un combat, les coups les plus utilisés et basiques sont les coups de poings directs, les crochets et les coups de pieds directs. On pourrait très bien envisager de se passer de tout le reste. Mais plus on a d’outils, plus on aura de chances, même si une agression est relativement brève (quelques secondes), sait-on jamais si le combat lui ne pourra être plus long (quelques minutes maximum). Généralement les pratiquants d’autres sports de combat ou d’arts martiaux, une fois les bases et la compréhension du Krav Maga acquises, deviennent de redoutables combattants car ils adaptent à la philosophie du Krav Maga les techniques qu’ils ont apprises auparavant. Ils disposent donc de bien plus d’outils. Le faible nombre de techniques du Krav Maga nous permet de les répéter des milliers de fois sur un cursus. Peut être qu’en éliminant un certain nombre de techniques on pourra s’améliorer sur celles que l’on retiendra. Fort possible. Mais c’est comme avoir une voiture qui n’aurait que la première et la seconde. Ca nous limite. Subjectif certes. Mais logique.
A l’opposé, le peu de techniques du Krav Maga est critiqué par d’autres qui considèrent qu’il est intéressant de connaître des « milliers » (j’exagère bien sûr) de techniques. Le débat peut s’engager. D’un point de vue recherche technique, il est clair que des arts martiaux asiatiques ou le JJB par exemple présentent un nombre considérable de techniques. A partir de là quel est le but recherché ? Si j’en fais mon centre d’intérêt (personnel ou professionnel) global, que je suis un compétiteur, cela présente en effet un point incontournable que de travailler un grand nombre de techniques, encore une fois, pour m’ouvrir d’autres options en compétition ou dans l’enseignement de ma discipline. La logique serait d’avoir une technique pour chaque situation. Mais cela prend énormément de temps. Combien de fois en tant que pratiquant « loisir » vais-je avoir la capacité de revenir sur ces techniques ? Le Krav Maga est un système qui peut s’acquérir relativement rapidement et qui a même été développé dans ce but : il est selon moi très utilisable (c’est à dire pour nous permettre de poser d’éventuels problèmes à un agresseur) à partir de la troisième année de pratique (ceinture bleue). La logique ici serait de pouvoir adapter nos techniques aux situations. Donc peu de techniques, beaucoup de répétitions, nous permettent de nous en servir rapidement, quand en comparaison, l’Aikido par exemple, qui, selon moi, si sa philosophe est avérée, est l’art martial ultime, est particulièrement ingrat et demande des années de pratique. Car il faut trouver le temps de répéter et répéter encore toutes les nombreuses techniques.
Une précision toutefois. Peu de techniques au Krav Maga laisserait entendre qu’on en a vite fait le tour. Des techniques, oui. De leur mise en application, non. De leur parfaite exécution, encore moins. C’est pour cela qu’il est utile de retourner fréquemment en cours. Quand j’étais élève dans le club de Richard Douieb, le lundi soir, je ne comprenais pas à mes débuts ce que les ceintures noires venaient faire à ce cours débutant où Richard montrait comment donner un coup de poing ou comment exécuter une roulade. Mais par la suite, moi même ayant atteint le grade noire, je suis allé à ces cours et aux autres, quels qu’étaient leurs niveaux, car, généralement, on se rend compte que son niveau est loin d’être satisfaisant et que l’on souhaite se perfectionner encore. On continue donc à apprendre. Chaque cours nous donne une clé. Chaque prof nous donne une nouvelle vision, une explication différente, insiste sur un point auquel on avait pas pensé auparavant et permet de franchir une étape. Chaque entrainement nous permet la répétition et l’ancrage dans le corps d’un mouvement réflexe. Et là, sont les clés du Krav Maga selon moi.
Et voilà qu’en guise de « bonne résolution », on s’est décidé à franchir le pas : c’est décidé, cette année on fait du Krav Maga !
Kraf maga, Kraft maga, kravaya, ayaya… On entend de tout et on lit de tout (même de la part de ceux qui se proposent de l’enseigner !)… Première leçon : KRAV signifie combat et MAGA signifie proche ou contact.
2 pans : la self défense et le combat. Inséparables car si la self est ratée, et bien il faudra combattre !
Une logique : simplicité, rapidité et efficacité :
les mouvements sont simples pour être facilement enregistrés (cela ne veut pas non plus dire que le krav maga est simple : il faut du travail et de l’entrainement).
Ils sont rapides, car courts, pour que l’on puisse reprendre l’initiative.
Ils sont efficaces pour que l’on ne se fatigue pas inutilement. Ils le sont aussi parce qu’ils incluent toutes les zones sensibles interdites dans les sports de compétition.
Le Krav Maga, ce n’est pas « beau » à regarder. On ne peut pas uniquement ne retenir que les techniques les plus esthétiques, puisque ce ne sont pas forcément les plus efficaces.
Proportionnalité de notre réaction par rapport à l’agression. L’une de nos caractéristique qui demande une bonne gestion du stress.
Il en découle que ceux qui veulent mettre sur pieds des compétitions n’ont pas compris l’essence du Krav Maga. Il s’agit alors de démonstrations : on ne pourrait pas organiser une compétition sérieuse sans laisser sur un sol (dur) quelques dents, quelques borgnes, et certains qui devront sérieusement songer à une reconversion comme eunuques, ce qui, vous me l’accorderez, n’est plus une profession en vogue.
Si l’on devait aborder le Krav Maga sous l’esprit compétition de démonstrations, les cascadeurs ou des acteurs seraient champions du monde. Vincent Elbaz (dans la série No Limit où l’on reconnaît des mouvements de Krav Maga) serait le meilleur champion de France possible. Cela n’entraîne pas forcément des capacités pour se défendre.
Self défense ? Sport de combat ? Art martial ? Chacun va venir chercher ce qu’il veut.
Enfin, on cherche à tout travailler. Même ce qui est le plus ingrat… Ce qui est ingrat n’est pas esthétique. Par exemple travailler en garde inversée n’est pas esthétique car on est moins à l’aise. Mais si l’on est blessé et que l’on ne peut plus se tenir dans sa meilleure garde, il va falloir être capable de combattre dans cette position. Il peut arriver que des spectateurs se moquent du peu d’esthétisme de nos mouvements, surtout quand on débute. Peu importe. Le pratiquant a le courage d’essayer au moins. Il y en a qui ont plus de facilités que d’autres, plus de coordination, plus de souplesse, mais finalement , tout ceux qui commencent ont le même courage. Franchir le pas et pousser la porte pour apprendre.
Notre Krav Maga ce n’est pas non plus apprendre à mettre une balle dans la tête d’un ennemi avec du « tir tactique », de trancher une gorge avec un couteau, ou être un adorateur des armes. On n’apprend pas à être offensif avec des armes, on apprend à s’en défendre si on n’a pas d’autre choix. Laissons les adorateurs mythomanes des armes aller se perdre complètement dans du pseudo close combat rapidement baptisé Krav Maga (pour la cosmétique marketing) où les professeurs (qui n’ont généralement jamais fait de Krav Maga) sont plus nombreux que les élèves (qui apprendront certainement quelque chose, reste à savoir quoi ?!). Il y a un marché probablement fort juteux financièrement pour cela… Il est fort à parier que bientôt on pourra trouver dans ces « cours » de « Krav Maga » comment bien piéger le classeur de son collègue comptable avec une grenade ou comment bien dissimuler une mine anti personnel sous la roue du voisin qui ne vous a pas invité au dernier barbecue. On se prépare des moments de franches rigolades ! Je vous dis pas !!!
Enfin, l’humilité. La meilleure preuve est celle de champions ou de pratiquants de haut niveau d’autres sports de combat qui n’hésitent pas à mettre une ceinture blanche lorsqu’ils débutent le Krav Maga. Bien moins orgueilleux ou prétentieux que des pratiquants moyens de ces mêmes sports. L’humilité également des pratiquants de très bons niveaux qui éviteront les problèmes, sachant pertinemment que nul n’est invincible ni à l’abri d’un très mauvais coup.
Le Krav Maga de la Fédération Européenne de Krav Maga (FEKM), c’est tout cela en partie. En partie seulement ! Voir les plus hauts gradés de la fédération en action : http://youtu.be/hH_lSeFjRQg?list=UU6SOpNtNXA0wjELR5DI4xvA
Bonne rentrée à tous !
Plus d’infos sur www.kmcr.fr ou sur www.krav-maga.net
Trailer de la saison 2013/2014 du club de Krav Maga FEKM de Rennes (www.kmcr.fr).
« IMI me sert toujours de modèle »
Article de Richard Douieb paru dans Karate Bushido de Juillet 2013