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LA RENTREE DES DEBUTANTS EST FIXEE AU MARDI 01/09/2015 A 19H00
SALLE : CENTRE SOCIAL AYME CESAIRE – 11 RUE LOUIS ET RENE MOINE (précisions sur le site KMCR)
Venir 15 à 20′ avant le début du cours
Prévoir une tenue de sport, une bouteille d’eau et éventuellement une serviette.
Un petit point de rentrée :
Généralement, à chaque début de saison, j’ai des élèves qui reviennent en me racontant qu’ils se sont retrouvés dans une bagarre durant l’été et que le krav maga leur a servi.
Tant mieux…
Mais, ne vous leurrez pas, c’est certainement et essentiellement de la chance ! Avant la ceinture bleue, il est peu probable que votre niveau technique vous sauve dans une bagarre… Et même ensuite, il reste un facteur chance qui est déterminant ! Moi-même ou d’autres ceintures noires, ne sommes pas à l’abri d’un mauvais coup, malgré l’entrainement et l’expérience, et on ne sait jamais sur qui on tombe. Se faire sectionner un nerf d’une main avec un tesson de bouteille pour deux mots ou un regard de travers dans un bar vous paraîtra malin à 2g, mais beaucoup moins drôle quand le chirurgien des urgences vous dira le lendemain que vous ne pourrez plus jamais utiliser un ou plusieurs doigts.
Par conséquent, en cas de provocation, partez, éludez, ne faites pas attention, présentez des excuses, jouez la désescalade verbale et évitez le clash autant que possible. Avoir son orgueil un peu froissé vaut mieux que de finir à l’hôpital, au poste ou d’être condamné à payer une pension à vie à votre agresseur. Ne gâchez pas la soirée de vos amis (et la votre) à vouloir montrer que vous savez faire deux mouvements de krav. Et sachez bien que les filles ne raffolent pas des garçons qui se battent ! C’est une légende urbaine ! On ne vous enseigne pas le Krav Maga pour vous battre, mais pour savoir vous défendre : la nuance est importante.
Surtout n’allez pas croire que dire à quelqu’un « attention je fais du krav maga ! » est malin. Au contraire, cela peut exacerber la volonté d’en découdre. Les gens forts n’ont pas besoin de le montrer. Gardez en tête l’un des principes de Sun Tzu : « fort, vous ferez croire que vous êtes faible ». Conservez l’effet de surprise.
Gardez également en tête l’un des concepts de base de la communication : »know your audience », ce qui peut se traduire dans une situation de provocation et de Krav Maga à « on ne sait jamais à qui l’on a affaire » : l’escalade verbale face à un déséquilibré peut conduire à une situation totalement hors de contrôle. Idem face à une personne qui est en groupe, l’effet de meute faisant perdre tout repère.
Si vous n’avez hélas pas le choix (car vous n’êtes pas seul par exemple), faites preuve de détermination (ce que l’on travaille en combat ou sur les parades/contres quand il nous est interdit de reculer) et concentrez vous sur les basiques du Krav qui permettent de niveler les différences physiques.
Jérôme
Be aware… Un concept issu de la réflexion d’un Jean-Claude van Damme un peu poudré qui a fait beaucoup rire mais qui a le mérite de décrire un état prédisposant à une meilleure application de la self défense. La série Friends reprend ce concept sous le nom d’Unagi (qui est en réalité un sushi). La série Kaamelot reprend le concept également.
Mais la définition de « total state of awareness » (état total de conscience) est assez intéressante car elle peut nous guider en pré-agression.
Bref, ajoutant à la longue liste des choses à faire en cas d’agression, voici quelques principes qui pourraient être retenus :
1/ Marcher avec assurance en connaissant son chemin; savoir où l’on va et avancer d’un pas décidé peut aider – mais ce n’est pas systématique – à dissuader un prédateur ou un agresseur. Celui-ci mesure (inconsciemment peut être) systématiquement la rapport Ge/Do (Ge = gain estimé; Do = difficulté d’obtention). L’assurance augmente l’impression de difficulté que l’on dégage. Plus la difficulté d’obtention est forte, meilleur est la probabilité que le choix de l’agresseur se porte sur une autre victime. Encore faut-il pouvoir avoir de l’assurance. Les sports de combats et arts martiaux y contribuent.
2/ Lorsque l’on se promène ou que l’on doit rentrer tard seul(e), mieux vaut informer un proche au préalable : celui-ci pourra toujours donner l’alerte plus rapidement.
3/ Respecter un principe militaire : FOMBEC : Formes, Ombres, Mouvements, Bruits, Eclats, Couleurs. Cela était utilisé à l’armée comme check-list à suivre pour se camoufler : on peut très bien inverser le concept et utiliser cet acronyme comme check list lorsque l’on se promène seul : déceler les formes, les ombres, les mouvements les bruits, les éclats ou scintillements ou sources de lumière, et les couleurs. Un simple test : lorsque vous marchez seul(e) la nuit, repérez votre ombre sur le sol : elle vous devance régulièrement. Si un danger devait venir de l’arrière, vous verriez l’ombre de l’agresseur avant qu’il ne fonde sur vous. Regardez aussi les vitres des voitures, des utilitaires ou des camionnettes, des commerces… Cela vous permet d’observer discrètement une personne qui viendrait à vous suivre. Cela évite également de vous retourner sans cesse, ce qui peut indiquer une peur et donc un manque d’assurance.
4/ Une idée répandue affirme qu’il vaut mieux crier « au feu ! » que « au secours ! » qui permettrait des interventions plus rapides. Je n’en suis pas convaincu, mais je pense par contre que crier empêche l’agresseur de s’éterniser trop sur les lieux (sauf s’il est drogué ou très alcoolisé et donc avec une capacité de réflexion bien amoindrie).
5/Les smartphones vous permettent non seulement de télécharger des alarmes faciles à déclencher (j’ai même lu me semble-t-il qu’il existe des applis anti-agression, mais je n’en ai pas trouvé). Au cas où vous soupçonneriez une agression, il sera toujours également utile de déclencher la video ou le dictaphone de votre smartphone : cela pourra aider une enquête ultérieure ou plaider votre cause au cas où vous auriez fait usage des mouvements appris en Krav Maga par exemple…
6/ Evitez la paranoïa : les agressions de personnes sont fréquentes et en hausse, mais il n’y a pas 65 millions d’agressions par an en France. Environ 500 000 violences aux personnes en France. C’est un rapport de 0.80% sur la population. On n’est pas au Vénézuela ou au Mexique. Il faut juste ne pas être insouciant ou inconscient.
Ainsi que je le mentionnais en préambule, il existe des dizaines d’autres choses à faire qui sont relayées dans les blogs de self défense : éviter de mettre en évidence les objets de valeur, éviter les tenues qui vous empêchent de vous échapper facilement, éviter d’être seul(e)… Mais bon, il faut continuer à vivre quand même et après tout, les talons hauts ou chaussures de ville qui écrasent les pieds font plus mal que des chaussures de sport. Restons simples, pragmatiques et efficaces.
Les arts martiaux et sports de combat listent fréquemment les points vitaux. Tout simplement car cela va permettre d’édicter une règle de conduite « sportive » pour pratiquer la compétition. On va donc interdire certaines zones. En Krav Maga, nous préférons le terme de zones sensibles, ou plus justement de points faibles. Tout simplement car la vie n’est pas forcément mise en balance.
Un simple rappel des principaux points vitaux régulièrement décrits :
les yeux; la gorge; le plexus; les parties génitales; les genoux; les tibias/chevilles; les pieds… Entre autres.
Le nez est aussi souvent cité. Il a, par exemple, a un effet intéressant car, il peut casser rapidement et provoquer ainsi le déclenchement des glandes lacrymales qui peuvent nous aider lors d’une confrontation à amoindrir la vue de l’adversaire (déjà perturbée par l’effet tunnel). Mais face à quelqu’un de « dur au mal » (rugbyman, pratiquant de MMA ou de JJB, boxeur thai ou kick…), le nez cassé ne se sentira qu’après coup dans une bagarre réelle, et contrairement à l’idée reçue, on ne peut pas « tuer » quelqu’un en lui remontant le nez d’un coup de paume vers le cerveau (un os empêche cela et fracasserait le nez en miettes avant qu’un morceau arrive au cerveau, il s’agit donc d’une légende urbaine). Raison pour laquelle en Krav nous travaillons des enchaînements de coups utiles, qui d’années en années se fluidifient et s’automatisent comme des réflexes en fonction de la position du partenaire sur les impacts. Le nez : point NON VITAL.
Les yeux ont un effet incapacitant immédiat. Outre la possibilité de perdre son oeil (ce qui arrive à nombre de bagarreurs de rue), la douleur est surmontable dans l’instant, mais la peur de perdre l’oeil prend vite le dessus ainsi que la vision réduite de 50% et l’instinct de vouloir préserver l’oeil valide restant. Raison pour laquelle nous travaillons nos phases de combat avec des gants de boxe et non des mitaines, tout comme les pratiquants de MMA lorsqu’ils travaillent la partie pieds-poings. Certains avancent l’argument que puisque ce n’est pas mortel et que l’on a toujours un oeil pour se battre, on peut continuer. Que l’oeil est un organe souple et d’une extraordinaire résistance. D’expérience, l’oeil, on s’arrête net ! De toute façon, on n’en meurt pas. Le doigt dans l’oeil : point NON VITAL.
La gorge : un crochet à la gorge (donc qui va arriver par la partie non cartilagineuse, mais sur la partie fortement irriguée) peut provoquer un KO. Un direct à la gorge peut provoquer une fracture du larynx et s’avérer encore plus dommageable voire mortel. Un coup violent peut entraîner l’arrêt net de la respiration, une hémorragie interne avec étouffement dans son propre sang, l’enfoncement du larynx et de la trachée artère. Un coup léger est incapacitant et pourra même transformer la voix de l’agresseur ultérieurement. La gorge : point VITAL.
Les parties génitales : certes cela fait très mal et peut être incapacitant. Toutefois, on remarque que sous stress, alcoolisé ou drogué, la douleur n’est pas forcément ressentie de la même façon. Même si au Krav Maga nous avons une grande habitude des frappes aux parties (car c’est une zone que nous pouvons facilement travailler en la protégeant, au contraire des yeux ou de la gorge), on s’aperçoit que sous stress la zone n’est pas aussi aisée à toucher et surtout que le combattant adverse peut faire preuve d’une étonnante résistance à ce coup. Bien entendu, un coup très fort et bien placé va arrêter net (fracture ou luxation testiculaire, voire fracture du bassin et de l’urètre). On ne va probablement pas en mourir mais les complications à venir seront très importantes sans oublier l’impact psychologique. Partie génitales : point NON VITAL.
Genous, tibias, pieds et plexus sont bien entendu des parties non vitales mais qui peuvent endommager la capacité à combattre.
Il reste une zone sensible dont nous n’avons pas parlé : la tête. Les coups à la tête peuvent provoquer un KO, voire une hémorragie interne, un oedème, des complications graves, et une mauvaise chute consécutive au KO. Je considère que ce point est un point VITAL (affaire Clément Méric pour ne citer que cet exemple récent).
Raisons pour lesquelles il faut surtout retenir les principes du Krav Maga : je cherche à réduire durement, rapidement et efficacement les capacités de combat de l’agresseur : je travaille donc sur les zones sensibles. Mais surtout c’est la fluidité dans l’enchaînement des coups qui devra nécessairement suivre qui peut nous donner un avantage certain. Face à un combattant expérimenté, une zone sensible ne sera peut être pas suffisante pour le mettre hors de combat. Mais c’est un travail préparatoire à d’autres frappes. L’enchaînement des frappes utiles et alternées sur différentes zones, voilà bien ce qui est important. Raison pour laquelle, au Krav Maga, savoir donner un coup de poing et un coup de pied sont des bases que l’on travaille sans cesse et qui rendent efficaces le reste des techniques ultérieures. Sans contre efficace sur une attaque au couteau, sur laquelle à la base nous n’avons que de très faibles probabilités de nous en sortir, autant dire qu’il vaut mieux dépenser son argent en stages de survie où l’on apprend à manger des pissenlits par la racine. Idem sur les désarmements de pistolets. La technique est importante, mais c’est un tout ! Elle s’accompagne souvent d’un contre. Si ce contre est inefficace, hors distance, sans poids de corps, un adversaire supérieur en force pourra probablement reprendre le contrôle de son arme d’un mouvement brusque. Apprendre à donner un coup de poing, un coup de pied est bien moins « fun » que de s’imaginer être Jason Bourne. Mais c’est le début nécessaire de la prise de conscience d’une nécessaire efficacité. Enfin, ces zones sensibles sont efficaces, c’est prouvé. Mais allons-nous oser crever un oeil ? Allons-nous oser frapper à la gorge ? Si l’on n’hésite pas à frapper les parties car on en a pris l’habitude à l’entraînement, oserons-nous frapper suffisamment fort . Là encore, ce qui va primer, c’est la détermination. Sans détermination et, finalement, un peu de courage, toutes nos techniques ne serviront pas. Le travail est donc physique, mais également psychologique, notamment à l’occasion des mises en situation que l’on peut faire à l’occasion afin de tester ce qui a été enseigné dans des conditions plus « rudes » et mesurer tout le chemin qui reste à faire.
Pour beaucoup, Janvier représente le mois des premiers passages de grades (pour ceux qui ont débuté en septembre, et qui le souhaitent, du moins à la FEKM où ce n’est pas obligatoire).
Alors, oui, dans la vaste jungle bordélique et l’embrouillamini de ce que l’on trouve sous le nom de Krav Maga, vous avez tous les styles :
– ceux qui passent des grades (FEKM, IKMA, IKMF, KMWW, KMSA) parce que le fondateur avait créé volontairement un système de grade où les grades ne sont pas donnés;
– ceux qui passent des grades où les grades sont des récompenses comprises dans la cotisation;
– ceux qui ne passent pas de grades en soutenant que la réalité ne fait pas la différence entre les grades (ce qui se défend.. La sélection peut par contre se faire entre celui qui a appris et celui qui croit avoir appris), ou parce qu’ils ont soit disant adapté de manière « contemporaine » leur enseignement. Et surtout pour ne pas perdre d’élèves.
Maintenant que ce postulat – tout à fait subjectif j’en conviens – est posé, à quoi servent les grades ?
D’abord dans un cours (ou lors des stages), quand nous recevons des élèves d’autres clubs, cela peut permettre rapidement visuellement au prof de savoir à qui on s’adresse et de savoir quels sont censés être les acquis techniques des uns et des autres et de savoir sur quels points il doit insister.
Ensuite les grades valident des étapes.
Jaune – orange : les bases des bases des bases… qui serviront pendant tout l’apprentissage et dans toute sa pratique personnelle. Etat d’esprit.
Verte : ajout de techniques de base. Travail des enchaînements et de la fluidité. Combat dur.
Bleue : Projection et armes bâton/couteau
Marron : positionnement dynamique du corps dans l’espace. Armes à feu
Noire : synthèse des techniques, fluidité – Principe du 2 contre 1.
Et comme la noire (1er darga) constitue en fait la « ceinture blanche des élèves les plus gradés », on recommence alors tout depuis le début mais en essayant d’être sur un niveau technique encore plus élevé, en gommant les défauts qui subsistent et en recherchant une efficacité accrue. Plus le niveau est élevé, plus il demande de travail car il est finalement assez facile de retomber rapidement et de perdre sa technique. Plus on travaille, plus les mouvements s’ancrent en réflexes.
Selon moi, et encore ici, c’est subjectif, les ceintures les plus importantes sont la jaune et la orange. Tous mes camarades profs de la FEKM ne seront pas forcément d’accord avec moi.
Celle où l’on peut commencer à estimer être capable de se défendre en cas d’agression réelle est la bleue. La bleue est également celle, toujours selon moi, où quelqu’un qui a pratiqué d’autres sports de combat auparavant, va récupérer son avantage en combat car il va désormais être en mesure d’intégrer une palette technique plus large avec des principes de Krav Maga. On distingue ainsi les pratiquants « krav » et « purs krav » (ce qui n’ont fait que du krav). C’est une des raisons pour lesquelles l’intérêt pour d’autres disciplines peut être développé au fur et à mesure que l’on avance dans son parcours, afin d’accroître son éventail technique en combat.
Les ceintures les plus difficiles sont la bleue et la marron.
Les grades de noire sont question d’implication et de travail : les techniques sont acquises mais elles ne sont pas effectuées sans défauts qu’il convient de gommer. Elles sont donc également difficiles à obtenir. Mais si les bases sont là, il ne s’agit que de travail. Beaucoup de travail certes. Mais peut être moins qu’au niveau de la bleue et marron où l’on exige un certain niveau technique conjugué à un programme long incluant des techniques totalement différentes.
Il en ressort que si la méthode d’apprentissage et les structures de cours ont été faits de la sorte, c’est qu’il y a une bonne raison.
Que si Imi a suivi un système de ceintures, c’est qu’il y a une bonne raison.
Que si le programme a été conçu ainsi au niveau de la FEKM par Richard Douieb, c’est qu’il y a une logique et une cohérence.
Certaines de nos techniques de base ne sont pas forcément « fun »… Aussi, ceux qui n’ont jamais pratiqué, ou qui en ayant fait 2′ de Krav maga dans leur vie, peuvent estimer qu’ils sont tellement bons, qu’il leur suffit juste de devenir prof et de ne pas repasser sur des choses qu’ils pensent, à tort, connaître ! Ou qu’ils peuvent créer leur propre fédé (avec généralement plus de profs que d’élèves) parce qu’ils viennent d’autres horizons des sports de combat ou arts martiaux et qu’à leur avis ils n’ont pas à passer par les bases. Cela peut permettre de mélanger les techniques de façon à donner un ensemble plus marketing et plus agréable, de jouer avec des pistolets et des couteaux tout de suite et ainsi de mieux préparer leurs élèves à la future guerre. Il bafouent une des règles de base : l’humilité. En évitant les passages de grades, ils sont également certains de ne pas perdre d’élèves. En même temps, ce qui peut paraître contradictoire, c’est qu’ils sont généralement les premiers à mettre en avant du 7ème dan par ci ou de l’expert international par là… Les plus hauts grades de la FEKM sont aujourd’hui des 4ème dan, ce qui chez nous, représente un minimum de 15 ans de pratique (et pas d’enseignement, ce sont bien deux choses différentes… Le prof qui ne s’entraîne plus avec ceux qui peuvent le faire progresser, régresse). 15 ans, si tout s’est bien passé : réussite à chaque examen du premier coup, absence de blessure importante… Bref, quand on examine le parcours de nos 4ème dan actuels (la dizaine de plus hauts gradés, les plus anciens anciens élèves) ils sont généralement plus proches des 20 à 25 ans de pratique plutôt que 15.
Enfin, pour conclure, Teddy Riner, Dominique Valera, Pascal Gentil, Jérôme le Banner, Franck Ropers ne sont ni japonais, coréens, thailandais ou indonésien. Donc s’appuyer sur de « hauts experts israéliens » ne garantit en rien que vous aurez un intervenant de haut niveau, bien au contraire. Et généralement, quand des personnes ont vraiment fait partie de forces spéciales, elles n’en parlent pas à tout bout de champ… Restez circonspects…
Soyez fiers de vos grades, même de votre ceinture blanche. Soyez contents d’avoir réussi, mais ne vous en gargarisez pas auprès de ceux qui ont échoué : il vous reste encore beaucoup de marches à monter. N’ayez pas honte d’avoir échoué : c’est juste qu’il vous faut peut être un peu plus de temps et qu’une fois que vos lacunes auront été identifiées, vous deviendrez plus forts et aurez un déclic ultérieur qui pourra vous permettre d’évoluer, plus rapidement peut être même que ceux qui auront réussi leur ceinture du premier coup. Ne renoncez pas. N’abandonnez pas. Vous ne le feriez pas en cas d’agression. Adoptez la même attitude.
Même sans ce bout de tissu de couleur qui sert essentiellement à tenir votre kimono, après 4 à 5 mois de pratique, vous serez déjà un vrai pratiquant de Krav Maga, contrairement à ceux qui pensent que le treillis, l’air menaçant, les cris, les « bagarres de chien » sont les éléments qui créent l’efficacité… Un prof de karaté en treillis et avec des mitaines reste un prof de karaté… Un type qui a papillonné dans les sports de combat restera un type qui aura papillonné…
J’ai déjà décrit par le passé les effets physiologiques du stress. Mais vous pourrez toujours pour approfondir vous référer à ce site qui résume assez bien le processus : http://sante-medecine.commentcamarche.net/faq/1529-les-3-phases-du-stress.
Concernant notre pratique et sa mise en application en cas d’agression, on peut discerner 2 types de stress. Du stress positif et du stress négatif. Certes cela conduit à une réaction physiologique identique, mais les conséquences physiques d’une part et surtout psychologiques d’autre part peuvent s’avérer plus profondes, moins effaçables et transformer radicalement une personnalité.
Prenons un exemple parlant : le stress positif est celui que vous pourriez ressentir en saut en parachute lors de votre premier saut. Le danger est là, mais vous êtes ultra encadré. Il est donc fort peu probable que vous y restiez. C’est un stress réel, mais que vous avez choisi. A l’issue du saut, la conséquence psychologique est l’expérience intéressante et plaisante que vous en avez retirée. Cela ne laisse que des séquelles positives.
L’une des caractéristiques du stress est que le stimulus doit être plus élevé la seconde fois que la première pour atteindre un niveau de stress équivalent. Reprenons l’exemple du saut en parachute. Si vous avez sauté en tandem la première fois, vous avez ressenti un stress. Qui s’amoindrira aux prochains sauts en tandem et pourra même finir par disparaître. En revanche, le jour où votre instructeur vous dira de sauter seul, ce stress resurgira. Idem le jour où vous devrez ouvrir seul votre parachute pour votre première chute libre. Finalement, le stress s’estompe pour ne laisser la place qu’au plaisir. Raison pour laquelle on voit fréquemment, par exemple dans le milieu para, des gens prendre de plus en plus de risques pour maintenir le stress qui accompagne le plaisir, en faisant du base jump ou wing suit, ou dans le milieu de l’aviation certains passer à la voltige.
Une nouvelle fois, ce type de stress est positif car choisi.
Dans le cas d’une agression, le choix n’existe plus, sauf du côté de l’agresseur.
Ce qui se passe est de deux ordres : premier cas, il s’agit d’une discussion qui s’envenime et de quelque chose qui monte progressivement. Le stress apparaît aussi progressivement (en corrélation vous pourrez relire l’article sur le concept de zone d’incertitude http://wp.me/p2W1Zj-4C ). Vous sentez l’adrénaline parcourir vos veines, vous avez des sueurs froides et toutes les autres manifestations du stress. Vous sentez votre organisme réagir. Le cerveau prépare l’organisme à la fuite ou au combat. Vous pouvez alors réagir, sur-réagir ou être paralysé. Ici votre réaction et son efficacité dépendront du degré d’habitude que vous aurez de ce type de situation et de votre capacité à gérer ce stress. Deuxième cas de figure, l’agression survient par surprise. Vous n’avez ni le temps d’avoir peur, ni le temps d’être stressé (l’adaptation psychologique présente un temps de latence). D’où parfois des réactions de personnes qui ne bougent pas ou mettent un temps à réagir (vol à l’arrachée par exemple). Dans ce cas la peur, l’adrénaline, le stress n’arrivent qu’après l’agression. Le cerveau a besoin au préalable d’analyser la menace pour adapter l’organisme. Sur une agression rapide, en fait votre organisme sera inutilement prêt a posteriori.
L’efficacité du Krav Maga réside dans le fait d’ancrer des mouvements comme des réflexes, de discerner des signaux faibles, d’être en éveil. Cela ne signifie pas être paranoïaque, loin de là. Mais cela signifie que l’on analyse l’environnement avec beaucoup plus d’attention que le citoyen lambda qui insouciant se promènerait à 2h du matin dans un quartier peu éclairé en parlant fort dans son iphone. Grâce à la répétition encore et encore des mouvements appris, le cerveau, grâce à cet entrainement va être à même de donner des ordres plus rapidement. Je suis saisi par le cou et tiré vers l’arrière !? Je connais la réponse à apporter puisque je l’ai travaillée des heures durant à l’entrainement. Je réagis par automatisme, même si je n’ai rien vu, même si mon cerveau n’a pas analysé complètement la menace. L’entrainement et la répétition permettent d’éviter la paralysie qui peut survenir quand le cerveau ne sait finalement pas quoi faire d’autre après avoir préparé l’organisme, car on est dans le domaine du réflexe et non du choix d’une réponse à donner.
Nombre d’écoles qui « réinventent » le Krav Maga proposent de travailler en permanence sous un stress créé par des exercices visant à se rapprocher le plus possible d’une agression réelle. Même si je doute fort du bienfait de la méthode (apprendre sous stress est antinomique), cette méthode pédagogique crée un stress positif. C’est un stress où vous savez finalement que rien ne peut vous arriver réellement, d’autant plus que pour essayer de se préserver (quand même) généralement les pratiquants portent des casques, des plastrons et sont déguisés en bonhommes Michelin pour ne sentir aucun coup. Certes le plastron, le casque sont utiles sur de la mise en situation. Nous l’utilisons nous-mêmes parfois. Mais il est aussi utile de sentir les coups que l’on prend et ceux que l’on donne. Sentir que l’on donne des coups qui ne font pas mal permet d’améliorer notre technique. Le plastron nous renvoie le sentiment que l’autre ne sent pas le coup car il est protégé, et finalement parfois on peut se rassurer en se disant que notre coup est puissant, mais que le partenaire ne le sent pas car il porte un plastron. Alors même que l’on vient de donner un coup peu puissant. L’objectif du combat dur, tel que nous le pratiquons à la FEKM c’est de se rapprocher le plus possible d’une situation de combat réaliste. C’est la phase de stress la plus intense (positif car choisi) de la deuxième année du pratiquant. car en effet, le K.O. est possible, les coups étant portés à pleine puissance. C’est aussi le moment de la révélation : suis-je efficace dans la technique et le stress créé me permet-il d’en utiliser un minimum ?
Gardons bien cependant en tête que toutes les mises en situations, tous les combats durs, ne sont finalement utiles qu’à une chose : retarder le déclenchement du stress en ayant une « habitude » relative de combat. L’agression réelle, elle, dépendant de plusieurs paramètres, reste à des années lumières de tout ce qui pourrait être mis en situation lors d’entraînements, qui ne peut créer de stress négatif. Ce qui le crée, c’est que l’on ne maîtrise aucune des conséquences par avance avec certitude. C’est aussi la raison pour laquelle il est parfois très comique d’écouter des profs de fitness reconvertis en « instructor Krav Maga » présenter une technique en parlant de « la rue », quand la seule expérience qu’ils en ont est le chemin parcouru pour aller s’acheter leur créatine.
Retrouvez le club sur www.kmcr.fr
Trailer de la saison 2013/2014 du club de Krav Maga FEKM de Rennes (www.kmcr.fr).
Le krav Maga : pour qui ? les civils ? Les forces de l’ordre ? Les militaires ?

